SEOCamp’us 2013 : tour d’horizon du référencement autour du monde
Lors du SEO Camp’us 2013, qui s’est déroulé en mars dernier à Paris, et auquel nous avons eu le privilège d’assister, a été l’occasion de suivre une conférence SEO enrichissante intitulée : « Le SEO en Europe et dans le monde ».
Cette table ronde entre différents professionnels du SEO venus des quatre coins du monde a été l’occasion d’avoir un tour d’horizon des différents pratiques du référencement, selon les pays. Nous avons ainsi découvert que de nombreuses disparités demeurent entre la France, la Belgique, les Etats-Unis, ou encore les pays du Maghreb (qui n’utilisent pas toujours le même alphabet).
Un écart dû à la langue et à l’alphabet
L’arabe est en effet largement sous-représenté sur le web, avec moins de 1% des contenus publiés, alors que la langue est parlée par près de 6% de la population mondiale. Un écart flagrant qui s’explique notamment par les contraintes de l’alphabet, mais surtout par les pressions politiques qu’ont subi des pays comme la Tunisie.
Par souci de simplicité, notamment pour les paiements en ligne, et parce que les populations de ces pays sont souvent bilingues (en français essentiellement), de nombreux sites rédigés dans cette langue ont ainsi recours à des solutions « off-shore » : Ils sont hébergées à l’étranger, en France notamment, avec des noms de domaines en « .fr ».
Depuis les révolutions populaires, ces pays semblent toutefois se doter de véritables sites de presse, chose interdite par les régimes en place auparavant.
Le même souci de l’alphabet se retrouve dans les pays d’Asie, où les différents alphabets Chinois (pinyin, sinogrammes, Chinois simplifié) et Japonais (Katakanas, Hiragana, Kanji) compliquent la tâche de Google, laissant la porte grande ouverte aux moteurs nationaux mieux préparés.
Un web à différentes vitesses
Le web n’est pas au même stade partout dans le monde. De nombreux pays, à l’instar du Brésil, n’ont jamais pu acheminer de lignes ADSL aux quatre coins de leur territoire. Dans ce contexte, difficile de profiter comme nous le faisons de l’internet à grande vitesse, savant mélange de vidéos YouTube, de chats vidéos sur Skype et de voix sur IP. Ces pays sont ainsi les grands gagnants de l’émergence des technologies 3G, qui s’affranchissent des lourdes infrastructures terrestres nécessaires à l’élaboration d’un réseau. En conséquence, la part du web mobile dans ces pays est beaucoup plus importante, et il est nécessaire d’adapter les sites en conséquence pour ces populations.
L’omniprésence de Google : une exception française
L’engouement pour Google, même s’il demeure planétaire, atteint toutefois des records dans notre pays… A en oublier parfois que Google est loin d’avoir cette position de leader des moteurs de recherche partout dans le monde.
Dans de nombreux pays, et non des moindres, Google est parfois relégué au second plan, derrière des moteurs nationaux qui lui piquent la vedette : le moteur chinois Baidu est utilisé à plus de 74%, laissant peu de place à la concurrence… Il faut dire que Google s’est officiellement retiré de Chine pour des raisons politiques : Les Chinois, lorsqu’ils se rendent sur Google, utilisent en réalité la version Hongkongaise du moteur. Outre une censure évidente des SERPS (la Chine reste une dictature communiste, ne l’oublions pas), il s’avère très difficile pour les sites étrangers de s’y positionner correctement. Une question d’algorithme nous dit-on…
Les Russes quant à eux ne jurent que par Yandex, leur moteur national optimisé pour l’alphabet cyrillique, et qui présente la particularité étonnante de mêler les résultats payants (l’équivalent des Google AdWords) aux résultats naturels, avec une opacité déconcertante. De plus, les optimisations pour ce moteur (puisque nous parlons bien de SEO !) sont totalement opposées à celles de Google… Pas très pratique !
Plus proche de nous, la Pologne préfère aussi utiliser NetSprint. Les Etats-Unis, quant à eux, même s’ils plébiscitent Google à 65%, aiment aussi utiliser Bing et Yahoo. Cette cohabitation s’avère d’ailleurs gênante pour les référenceurs de sites américains, puisqu’ils doivent optimiser leurs sites pour plusieurs moteurs, avec des préconisations qui vont parfois l’une envers l’autre. Le SEO aux Etats-Unis demande ainsi certains compromis.
Le référencement en Suisse, au Canada, en Belgique : un pays, plusieurs langues
Un autre aspect de la conférence s’est également concentré sur la difficulté de référencer un site en plusieurs langues, dans les règles de l’art et sans fâcher Google. Si en France, la question peut paraître secondaire, elle devient une véritable problématique dans les pays ayant plusieurs langues officielles, tels que la Suisse, la Belgique, le Canada.
Comment être certain d’être présent sur plusieurs index géographiques de Google sans risquer de dupliquer son contenu ? L’indexation est-elle plus compliquée sur certains index géographiques que sur d’autres ?
Etats-Unis, Angleterre, Australie : une langue, plusieurs pays
Ces trois pays ont beau se partager la langue Anglaise, de nombreuses différences demeurent : Sur le plan du vocabulaire (« a cell phone » aux USA ou « a mobile » en Angleterre), de l’orthographe (« colors » aux Etats-Unis, « colours » en Angleterre), de la devise (Dollars ou Livres Sterlings).
Et la langue française n’est pas exempte de ces spécificités géographiques : L’écriture des nombres dans la langue Française diffère selon le côté de ligne Maginot où vous vous trouvez : « Soixante-Dix » en France se dira « Septante » en Belgique. Le Québec a quant à lui l’habitude de franciser les noms de films…
Des disparités dialectiques équivalentes existent entre le portugais pratiqué au Brésil et au Portugal, ou l’espagnol pratiqué au Mexique ou en Espagne.
N’oublions pas la traduction des devises pour les pays en question : dans le cadre de la traduction d’une boutique en ligne française en américain, vous pourriez par exemple être amenés à convertir les prix en euros vers leur équivalents en dollars. Pour cela, en plus d’appliquer la conversion de valeur incluant un éventuel taux de change, vous devrez penser à modifier les séparateurs de milliers, et à placer la devise avant le chiffre.
On croit souvent le web uniforme à l’image de la partie qui nous en est visible, et cette conférence nous a permis de nous ouvrir à toute sa richesse sous un aspect géographique. Elle nous a surtout éclairé sur l’incroyable potentiel du web de demain, annonçant les futurs défis que rencontreront les référenceurs. Aujourd’hui essentiellement occidental et prédominé par l’alphabet latin, le web pourrait bientôt devenir davantage cosmopolite, laissant la part belle à d’autres cultures aujourd’hui sous-représentées. Cela semble du moins être la volonté de Google, qui encourage notamment le développement des sites rédigés en Arabe.
Source image SEO Campus : SEO Campus